vendredi 14 octobre 2011

Une prrrovocation efffrontée



En mal de reconnaissance, l'écrivaillon vosgien Pierre Pelot distille (entre deux romans de faible audience et indignes de recevoir le moindre prix littéraire consistant) son opinion sur le monde dans un blog autiste, aigri et radical. À la recherche sans doute d'une publicité gratuite, il profite de la riche actualité qui concerne notre députée et ministre favorite pour déverser sur elle, avec moult sous-entendus un fiel immonde, enrobé dans de païennes circonlocutions.
Les Frères de l'Ordre de le Sacrement de Pénitence et de Réconciliation, à l'issue d'un court débat, ont décidé à l'unanimité de reproduire dans le présent blog les propos infâmes du provocateur, afin de canaliser le courroux des frères sympathisants, qui prieront beaucoup pour son excommunication et un peu pour le salut de ce qu'il lui reste d'âme.


"Le roman de Martine Tiburon (phase inspiration)
On peut, dans les romans, s’inspirer de la vie réelle, des événements et personnages qui en font la quotidienneté. On a toutes les libertés, dans une fiction. Même celle de toucher au plus près la vérité inspiratrice, sous le masque protecteur de la construction artistique, car la fiction inspirée vous met à l’abri des retours de flammes que pourraient provoquer vos écrits évoquant des personnages irascibles pour qui la réaction défensive et paranoïaque passe obligatoirement par l’assignation en justice, le procès, forts qu’ils sont de leur pouvoir politique avec privilèges assortis et armées d’avocats. Coupables ou non, cela va sans dire, des accusations éventuelles dont ils sont l’objet. En cela la narration fictionnelle — toute histoire mettant en scène des individus et des événements inspirés, je dis bien inspirés, de cette réalité dans laquelle nous baignons — est en soi une force…
C’est ainsi qu’une histoire à écrire me trotte en tête. Un court roman, sans doute. Elle mettrait en scène un ministre, à définir, d’un gouvernement, disons français et actuel, dans un temps relativement semblable au nôtre, gouvernement à la tête duquel on trouverait un petit personnage énervé sur le déclin, ayant loupé magistralement sa tentative d’homme d’état et se préparant au départ. Cependant, mon histoire, (de l’anticipation ? ) ne s’occuperait pas de ce petit bonhomme à Ray Ban, mais plutôt de son essaim d’acolytes aux dents aiguisées, pour la plupart bonnement aussi énervés que leur chef. Plus particulièrement d’un d’entre eux. Un vague ministre de quelque chose, peu importe de quoi, dont on n’aurait en tous cas pas vu les effets, mais ce qui permettrait au personnage de dire à tout bout de champ : « Je suis ministre », et de s’en servir. Et puis, tiens : une ministre, plutôt, je la vois comme si j’y étais, physique ingrat, coiffure d’un autre siècle, un pli buccal amer en guise d’expression ordinaire, blonde, brune… rousse… on s’en fiche. Non, pas rousse. Elle s’appellerait… voyons… un prénom en « ine », ça lui irait bien. Martine ? Disons Martine. Martine Tiburón. Qui signifie « requin » en espagnol. Tiburon, pour faire moins espagnol, tout en évoquant. Madame le ministre Martine Tiburon se prendrait facilement pour le sommet du monde, son statut lui donnant possibilité d’exercer toutes sortes de caprices et de privilèges, un peu comme c’était de mise avant qu’on coupe la tête au roi, en des temps reculés bigrement joyeux pour le coup. Pour illustrer ce trait de caractère (dans mon roman sans titre), un jour, elle se ferait remarquer dans un aéroport étranger – l’Espagne ? La Suède ? – en refusant de passer au contrôle sécurité ( pour n’avoir pas changé de dessous ? on ne sait pas, mais ce serait effectivement la raison, dans mon histoire, hi hi hi). Par exemple encore, autre esclandre dans un musée pour qu’un guide particulier accompagne sa nièce. On pourrait également, un jour de printemps, la surprendre dans les bras d’un collègue… mais les témoins se tairaient, craignant pour leur carrière. Enfin, dans un grand magasin, où elle se baladerait en compagnie d’un garde du corps massif, elle entendrait la remarque un peu leste d’une vendeuse à propos du gros bras, plaisanterie qu’elle prendrait pour sa pomme, et, toutes griffes dehors – c’est à dire brandissant sa carte de ministre – s’abattrait sur la vendeuse qui se retrouverait licenciée par son employeur, pour lèse majesté. Cette affaire-là serait même évoquée dans une émission de télévision pré-dominicale, où Tiburon, invitée, jouerait, avec une faux-culterie admirable, l’insultée, mais ne reviendrait en aucune façon sur sa défense, c’est à dire son attaque de la vendeuse « malpolie » licenciée, ni sur quelque possibilité que ce soit de faire réintégrer la terrible coupable au chômedu — ce qui attirerait dans la foulée une remarque magistralement imbécile de l’animateur TV: « Cette mise à pied aura au moins le mérite de créer un nouvel emploi de remplacement ». Tous ces détails, ces événements, ces faits divers. Rendre vrai mon personnage. Bon. Mais l’histoire ? Attendez, je suis juste en phase d’inspiration. Laissez-moi inventer, que diable, l’idéale façon de punir la méchante, sans attendre la chute annoncée de sa bande. Je réfléchis."